Nous nous assîmes lun près de lautre. Je pris ses mains dans les miennes. Ah! Manon, lui dis-je en la regardant dun œil triste, je ne métais pas attendu à la noire trahison dont vous avez payé mon amour. Il vous était bien facile de tromper un cœur dont vous étiez la souveraine absolue, et qui mettait toute sa félicité à vous plaire et à vous obéir. Dites-moi maintenant si vous en avez trouvé daussi tendres et daussi soumis. Non, non, la Nature nen fait guère de la même trempe que le mien. Dites-moi, du moins, si vous lavez quelquefois regretté. Quel fond dois-je faire sur ce retour de bonté qui vous ramène aujourdhui pour le consoler? Je ne vois que trop que vous êtes plus charmante que jamais ; mais au nom de toutes les peines que jai souffertes pour vous, belle Manon, dites-moi si vous serez plus fidèle. Ce choc sexplique chez Julien par un manque total dexpérience dû surtout à son jeune âge mais cette fascination est-elle Il faut, mon cher Comte, que je me remette sous le sable où vous maviez enterrée, pour ne vous faire perdre aucune des situations où jai été réduite depuis ce jour fatal qui nous a séparés. Ne pouvoir être que Monsieur de Nemours l. 5-6, Pour moi, Madame, dit Monsieur de Nemours, je nai pas dincertitude ; mais comme Madame de Clèves na pas le Conclusion : Lextrait se construit sur une double temporalité : linstant de la rencontre enthousiasme, ferveur et le temps du récit rétrospectif. Ce recul met en relief le caractère tragique et fatal de la passion. Comme le font souvent les enfants en promenade, il devait courir à lavant lorsque la scène a été figée par le peintre. Lœuvre ressemble donc à un portrait instantané, pris sur le vif, une sorte Ils ne se sont pas revus : ils ne se reverront pas ; mais pourtant jai le cœur plus triste que jamais P. 141-142 débauché et tricheur, il contribue au gaspillage de largent du couple, Lécrivaine française publie en 1835, un roman qui sinspire de Manon Lescaut mais en échangeant le sexe des deux personnages principaux : une femme, Juliette, qui joue un rôle équivalent à celui de Des Grieux, est entraînée dans des aventures tour à tour grandioses et sordides par le noble Vénitien Leone Leoni, sorte de Manon Lescaut masculin. Il a des remords même sil se trouve des circonstances atténuantes : sa jeunesse, les mœurs ; il est habile à minimiser la gravité de ses actes : largent et les bijoux soustraits à M G. M. Deviennent ce quil plut de nommer notre larcin. La Providence, ajoutais-je en réfléchissant sur les différents états de la vie, na-t-elle pas arrangé les choses fort sagement? La plupart des grands et des riches sont des sots ; cela est clair à qui connaît un peu le monde. Or il y a là-dedans une justice admirable. Sils joignaient lesprit aux richesses, ils seraient trop heureux, et le reste des hommes trop misérable. Les qualités du corps et de lâme sont accordées à ceux-ci comme des moyens pour se tirer de la misère et de la pauvreté. Les uns prennent part aux richesses des grands en servant à leurs plaisirs : ils en font des dupes ; dautres servent à leur instruction : ils tâchent den faire dhonnêtes gens ; il est rare, à la vérité, quils y réussissent ; mais ce nest pas là le but de la divine sagesse : ils tirent toujours un fruit de leurs soins, qui est de vivre aux dépens de ceux quils instruisent ; et, de quelque façon quon le prenne, cest un fonds excellent de revenu pour les petits que la sottise des riches et des grands. Cest un texte qui nous relate un coup de foudre. Frédéric entame ici son éducation sentimentale par une expérience Document envoyé le 03-01-2012 par Simone PIFFARETTI En effet, notre esprit ferait des rapprochements entre les éléments qui ont lair sans lien mais qui révèle notre inconscient. Ici le rappel du vers de Racine éclaire à son insu Aurélien sur ces le champ lexical de lamour: enflammé, lamour, mes désirs, mes sentiments. Linstant-même du coup de foudre se situe à la moitié de lextrait et est marqué par la phrase: Je me trouvai 4. Face à son conducteur, pour qui Manon Lescaut fait-elle passer Des Grieux quelle vient à peine de rencontrer? 0.5 pt p. 16 Manon termina ainsi la seconde phase de son histoire. Nous nous promenâmes un peu par la ville avec Tiberge, qui navait pas lair serein et joyeux que mon bonheur aurait dû lui donner. Une vague inquiétude passait sur sa figure. Il regardait le ciel comme sil y cherchait un conseil ou une consolation. À la maison paternelle, laccueil est plutôt indulgent. Le jeune homme se fait cependant railler par son père qui dénonce sa crédulité : Tu as tant de disposition à faire un mari patient et commode. Il avoue alors à son fils que cest M. De B qui a séduit Manon : Tu sais vaincre assez rapidement, Chevalier ; mais tu ne sais pas conserver tes conquêtes. Des Grieux est désespéré, sans pour autant oser imaginer la moindre trahison de Manon. Pour empêcher quil ne prenne encore une fois la fuite, son père prend la décision de le séquestrer dans sa chambre. Comme je lai dit précédemment, ce passage dévoile la triste fin du récit a causé, dans la suite, tous ses malheurs et les miens et la naïveté du personnage principal. Cest pourquoi jai choisi cet extrait, car il invite le lecteur à sinterroger dès le début sur lamour, et les changements que peut occasionner un tel coup de foudre ; qui dans le cas de ce récit, sest refermé sur Des Grieux comme un véritable piège. 181Sil faut faire revenir quelques personnages secondaires du passé narratif, on rappellera lun ou lautre des domestiques libéralement accordés aux amants par le texte original ; car on a ici lembarras du choix : Marcel, le seul des valets à recevoir un prénom, tardivement introduit dans la seconde partie de 1731, et qui pourrait bien avoir joué un rôle assez trouble dans lultime péripétie qui condamne lhéroïne à la déportation ; ou bien la jeune fille de seize ou dix-sept ans chargée par Manon de consoler Des Grieux après lui avoir remis la lettre lui apprenant quelle reste auprès du jeune GM Tu es jolie, je pourrai peut-être taimer à mon tour ; ou bien encore ce couple formé par le valet de chambre de Des Grieux et la suivante de Manon, qui ont su dérober à des maîtres jeunes et faciles les gains considérables amassés à la table de jeu. Pistes pour létude du roman : cinq plans de lectures analytiques, questions pour loral, activités diverses.